Ce second volet consacré à la manifestation du 22 février à Nantes, Sémaphores le dédie en solidarité à Quentin, 29 ans, qui ne faisait pas partie des casseurs, mais n’a pas moins perdu un œil sous le choc d’une flash-ball. Évacué d’urgence, voici un extrait de ce qu’il n’a pas pu voir et s’apprêtait à rejoindre.
Ambiance joyeuse chaleureuse, une foule chamarrée aux couleurs d’EELV, du NPA, du Front de gauche, d’ATTAC, de l’ACIPA de la ZAD, des nombreuses associations de protection de l’Environnement, de la société civile c’est-à-dire de toutes les couleurs, de tous les âges, du bébé à l’octogénaire. Des masques, des déguisements, une salamandre géante, des hommes hérissons, femmes escargots, musaraignes ou chauve-souris, quelques 52O tracteurs rutilants et vigilants, un homme perché dans un arbre place du pont Morand occupé à construire une cabane, des flamants roses, des femmes à tête de laitue ou mimosa, des enfants qui chantaient des comptines. Une foule paisible de 2014 qui déferlait sur la ville, venue de tous les coins de France pour dire non à un vieux projet datant du Concorde. Une foule progressivement étonnée qui butte soudainement sur des murs de CRS robocops aux boucliers transparents, blindés blancs, lances à eau, hélicoptères qui sillonnent le ciel…
Contrairement aux seules images de violences passées en boucle sur les chaînes de télé, contrairement aux infos des radios et de la presse aux ordres, des témoignages de manifestants arrivent de tous côtés depuis deux jours. Des milliers de photos et de vidéos qui montrent le côté festif et convivial qui rassemblait plus de 50 000 personnes d’horizons politiques divers, y compris des élus socialistes. Lire la suite