Par Jean Ortiz.
Podemos a commencé à ouvrir une brèche dans laquelle peuvent s’engouffrer d’autres forces alternatives. Son concept de « caste », l’opposition peuple/caste (élites), sa priorité accordée à la lutte contre l’austérité et la corruption, mobilisent ou remobilisent des couches abstentionnistes, une partie de la jeunesse…
Podemos, en partie issu, mais qui diffère beaucoup, du M15 (Mouvement des Indignés, 2011), dans les premiers mois de sa naissance (début 2014), a adopté un positionnement radical, antisystème, afin de faire reculer le consensus bipartite, et parvenir au gouvernement.
Depuis le printemps 2015, sous l’impulsion de son leader Pablo Iglesias, Podemos a recentré sa stratégie (Voir article «Podemos : Notre stratégie », Le Monde diplomatique, juillet 2015) pour la « modérer » afin qu’elle soit plus « rassembleuse », qu’elle occupe « la centralité » du champ politique. Podemos a donc mis de l’eau dans son vin, évacué des problèmes centraux, par trop « radicaux », et qui, selon lui, ne sont pas des priorités et divisent les Espagnols :
un processus constituant
la forme de l’État : République (fédérale ? confédérale ?), ou monarchie ?
la renégociation de la dette
les bases militaires nord-américaines en Espagne
la laïcisation
le féminisme, etc. Lire la suite